Algérie : Le ralentissement du marché de l’auto relance l’industrie des 2 roues

Algérie : Le ralentissement du marché de l’auto relance l’industrie des 2 roues

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est le dicton qui illustre parfaitement ce qui se passe sur le marché de l’automobile en Algérie. L’instauration des licences d’importation de voitures par le gouvernement pour faire face à la crise financière qui touche le pays, a offert aux constructeurs locaux de motos et vélos une opportunité en or pour faire booster leurs chiffres d’affaires.

La cherté et la rareté des voitures sur le marché a fait orienter les consommateurs vers des moyens de transport alternatifs. Les motos ainsi que les vélos sont devenus un moyen de transport intéressant pour de nombreux Algériens. C’est ce qui se constate dans les rues de villes et villages algériens.

Contacté par nos soins Abdelkarim Saigh Général Manager de VMS industrie, une entreprise spécialisée dans la fabrication de cycles et motocycles nous a confirmé cette tendance. « La demande nationale en motocycles n’arrête pas d’augmenter depuis 2015 », a-t-il affirmé. En chiffre, il nous fait savoir que son entreprise implantée dans la commune d’Ifri Ouzellaguen dans la wilaya de Bejaia a commercialisé l’an dernier, 4800 unités contre 2600 seulement en 2015. Pour cette année, les choses s’annoncent encore meilleures. « Nous avons pu vendre 6800 unités durant les 9 premiers mois de l’année en cours.

Nous comptons atteindre le seuil de 8000 unités à la fin de 2017 », a-t-il indiqué. C’est la première fois que son entreprise réalise une telle croissance. « Nous faisons face à une demande de plus en plus importante qui dépasse toutes nos prévisions », a-t-il souligné. Expliquant cette tendance haussière, notre interlocuteur nous donne deux raisons principales. « La rareté et la cherté des voitures sont responsables en partie de la hausse de demande sur les motos. A cela s’ajoute la hausse des prix des carburants. Un motocycle consomme largement moins d’essence qu’une voiture », a-t-il expliqué avant de lancer un appel au gouvernement pour qu’il instaure des licences d’importation pour les deux roues. Une mesure qui permettra, selon lui, de développer l’industrie locale des motos et vélos.

Pour accompagner cette croissance de la demande, VMS industrie a acquis un terrain dans la commune de Toudja près de la ville de Bejaia pour y implanter une nouvelle unité de montage des cycles et motocycles. « Notre unité actuelle ne peut pas répondre à toutes la demande. Nous avons acquis un terrain dans une autre commune pour y installer une nouvelle unité de montage plus importante avec un taux d’intégration plus élevé », a-t-il fait savoir. En plus de la nouvelle unité de montage, VMS industrie va inaugurer au début de l’année prochaine, un espace pour le contrôle technique.

Le constructeur public de cycles et motocycles CYCMA Guelma compte de, son côté, saisir cette opportunité pour revenir sur le marché algérien après une période d’arrêt. En effet, la marque publique a déroché au deuxième trimestre de l’année en cours, un contrat avec Algérie Poste qui consiste à lui fournir 200 scooters et 300 vélos.

Nous avons appris également qu’un investisseur privé algérien compte lancer dans la wilaya de Sétif une usine de montage des cycles et motocycles. Sollicités par Maghreb Emergent, les responsables de la compagnie AS Motors n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Ils se sont contentés d’affirmer qu’ils sont en pleine expansion.

Source : Maghreb Emergent
Crédit photos : Maghreb Emergent / D.R.

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2 Commentaires de nos lecteurs

  1. « … a-t-il expliqué avant de lancer un appel au gouvernement pour qu’il instaure des licences d’importation pour les deux roues. Une mesure qui permettra, selon lui, de développer l’industrie locale des motos et vélos. »
    Tout est dit.
    Cette phrase résume plutôt très bien le coté étriqué et sectaire de la mentalité locale: Pour que je puisse avancer, je dois détruire les autres.
    Vous voulez acheter Yamaha, Suzuki, Sym, Piaggio, Kymco… ? Eh ben non, licence d’importation oblige, vous vous contenterez des chinoiseries montées en Algérie fabriqués par VMS.
    Vous êtes intéressé par un X-MAX Yamaha, scooter champion toute catégorie en fiabilité , agrément de conduite , tenue de route et sécurité ? Eh bien non, vous devrez opter pour sa copie non conforme chinoiso-algerienne, avec son moteur ridicule de 8ch et son bruit de tondeuse à gazon fatiguée.
    Au lieu de dire »Hamdoullah, nous enregistrons un taux de croissance inespéré », on veut au contraire encore et toujours plus en piétinant les autres, et cela de la part d’une simple industrie de montage, autrement dit, un légo, un meccano dont la valeur ajoutée frôle le zéro absolu.
    C’est désespérant !

    • Salam Smat,
      Il est vrai que la requete concernant les quotas d’importation est là pour proteger en quelque sorte le biz de VMS Industrie qui soit dit en passant et depuis le début de cette année s’est engagé aussi avec Benelli / Keeway pour finaliser le projet d’une usine à plus grosse capacité.
      Actuellement, ils doivent s’inquiéter peut être des investissements et des engagements (100 salariés aux dernières nouvelles) qu’ils prennent face à une concurrence qui ne fait qu’importer des 2 roues (de Chine pour beaucoup) sans pour autant oeuvrer sur l’aspect industriel.
      La grosse carence du secteur est bel et bien l’absence d’une instance associative nationale qui pourrait accompagner le développement de ce secteur mais nous sommes dans notre pays ou l’interet commun, celui des acteurs d’une même activité est rarement compris comme un bien pour tous … @ suivre! Chose positive : le secteur du 2 roues commence à faire parler de lui autrement que par l’inconscience des motocyclistes de jadis comme on pouvait le constater il y a encore quelques années … Merci de vos témoignages 😉

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