Assurance scooter : Les assureurs rejettent leurs responsabilités !

Nous avions déjà constaté suite à notre enquête et à notre article intitulé « Assurance scooter : Parlons-en » qu’il existait un certain nombre d’incohérences dans les offres commerciales qui concernent les assurances 2 roues . TSA, premier quotidien électronique algérien, vient de publier un entretien avec Mr Hassen Khelifati, PDG d’Alliance assurances.

• L’assureur explique dans cette tribune que l’obligation d’assurer les motocycles pose de réels problèmes aux compagnies d’assurances. Tout d’abord, celui de l’homologation des véhicules deux roues car beaucoup d’usagers ne présentent ni carte grise, ni facture d’achat. Dans ce contexte, selon Mr Hassen Khelifati, il est impossible d’évaluer les risques et donc de prévoir une cotisation d’assurance. Ce dernier rajoute aussi que « la quasi-totalité des motocyclistes n’ont pas de permis de conduire spécifique ». Au-delà de ces deux aspects importants, il rajoute la problématique liée au non-port du casque et au non-respect du code de la route.
• Ultime sujet abordé, les questions liées à la tarification qui, aux yeux de Mr Hassen Khelifati, est obsolète, sans critères et sans prise en compte du contexte actuel. D’après lui, «Aujourd’hui, les assureurs ont des difficultés car les tarifs ne sont pas du tout adaptés. Ils sont dérisoires et ne couvrent même pas les charges de la paperasse» ; «On nous fait prendre des risques sur le plan financier, car la branche motocycle est l’une des plus sinistrées. On ne peut pas assumer les dégâts si les tarifs ne sont pas revus».

Donc si on comprend bien, malgré l’obligation imposée par la loi d’assurer tout véhicule deux roues, l’assureur est nullement responsable du manquement à ses obligations. Tantôt ce sont les usagers (motards) qui sont irrespectueux et irresponsables, tantôt ce sont les motocycles qui sont dépourvus de documents légaux ou d’une simple facture. Comment font donc nos amis assureurs pour savoir que la branche 2 roues est déficitaire en avançant aucune statistique et en n’assurant aucun motocycle. De vrais magiciens !

Autre chose, comment se fait-il que même muni d’un permis de conduire A2 et d’une carte grise d’un scooter 125 cm3, nous n’avons pas réussi à assurer notre 2 roues. La quasi totalité des compagnies d’assurances nous ont adressé la même réponse : « Nous ne faisons pas …  » A ce demander, qu’est ce qu’ils font ?

Seules deux compagnies ont un discours relativement transparent : Il s’agit de la CIAR qui vous assure mais en « Responsabilité Civile » pour environ 3.000 DZD par an. On appelle aussi cette assurance l’assurance « Ta3laBoulisse », histoire de montrer un papillon d’assurance lors des contrôles par les services de sécurité. L’autre compagnie est la GAM qui, à travers ses agents, propose en plus de l’assurance « RC », une multirisque dont le calcul de la prime annuelle est égal à 10% de la valeur de votre scooter.

• Pour clore son intervention, le PDG d’Alliance Assurances a rappelé que : «L’assureur est le dernier maillon de la chaîne. Il faut d’abord régler d’autres facteurs en amont avant d’arriver aux assureurs.» et que «Le ministère des Transports, de l’Industrie, des Finances, les assureurs et les services de sécurité doivent tous s’impliquer dans l’organisation.»

En attendant que tout ce petit monde s’organise, c’est encore le consommateur qui fait les frais de toutes ces incohérences. De toute manière, les acteurs économiques liés à l’univers du deux roues devront vite s’adapter et se professionnaliser devant l’engouement que connait le deux roues. Dans la cas contraire, une belle pagaille se profile en perspective !

Crédit photo : DR
Lien : Alliance Assurances

Source : TSA Algérie