À partir du 1er juillet 2025, les Pays-Bas ouvriront (enfin) la voie légale aux trottinettes électriques sur la voie publique. Une mesure qui pourrait inspirer d’autres pays européens, dont la France.
Un cadre légal attendu pour les EDPM aux Pays-Bas
C’était l’un des grands paradoxes européens de la mobilité douce : malgré une forte culture cyclable et des infrastructures parmi les plus développées du continent, les trottinettes électriques étaient toujours interdites sur la voie publique néerlandaise. Cette incohérence réglementaire va prendre fin.
Dès le 1er juillet 2025, les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) – trottinettes, gyroroues, monoroues électriques, hoverboards, etc. – seront autorisés à circuler sous réserve d’homologation et d’immatriculation.
Un pas majeur vers la normalisation de ces véhicules qui font désormais partie intégrante du paysage urbain européen.
⚙️ Des règles strictes mais claires pour encadrer l’usage
La nouvelle réglementation néerlandaise impose plusieurs conditions pour légaliser l’usage des EDPM :
- Vitesse maximale autorisée : 25 km/h, comme en France.
- Puissance nominale limitée à 4 kW, bien au-dessus des modèles classiques (la plupart sont à moins de 1 kW en nominal).
- Assurance obligatoire.
- Immatriculation obligatoire avec une plaque métallique visible.
- 50 € pour les véhicules neufs.
- 18 € pour les modèles déjà en circulation (tarif transitoire).
Les usagers auront jusqu’au 1er juillet 2026 pour se mettre en conformité. Passé ce délai, les contrevenants risquent une amende de 380 € et la saisie de leur engin.
Cette transition vise à sortir de la zone grise juridique qui transformait chaque utilisateur en « hors-la-loi potentiel », selon Barry Madlener, ministre néerlandais des Infrastructures.
Et la France dans tout ça ?
Actuellement, en France, aucune trottinette électrique n’est homologable pour dépasser les 25 km/h, sauf transformation lourde et passage par la case cyclomoteur (homologation UTAC, carte grise ANTS, etc.). En dessous de cette vitesse, aucune plaque n’est requise, mais l’assurance est tout de même obligatoire.
Mais le débat sur l’immatriculation revient régulièrement, surtout après la fin des trottinettes en libre-service à Paris en 2023 et la hausse des accidents. Le modèle néerlandais apporte une réponse concrète : oui, c’est faisable, et non, cela ne freine pas l’innovation. Cela pourrait même sécuriser l’usage et responsabiliser les conducteurs.
Si cette réforme porte ses fruits, il n’est pas exclu que la France suive le mouvement dans les années à venir, d’autant plus que les collectivités locales demandent une meilleure traçabilité des usagers.
Quel impact sur le marché des trottinettes électriques ?
L’obligation d’homologation et d’immatriculation va forcément transformer l’offre des constructeurs. Les marques viseront le label RDW (équivalent néerlandais de notre ANTS + UTAC) pour rendre leurs modèles compatibles.
On peut donc s’attendre à l’arrivée de trottinettes plus robustes, mieux équipées (freins à disque, clignotants, éclairage réglementaire, pneus larges). En contrepartie, les prix pourraient grimper de 100 à 200 € par véhicule, selon les distributeurs locaux.
Opportunité pour les acheteurs français ?
Les amateurs français vivant près de la frontière pourraient profiter de la période transitoire pour acheter des modèles non conformes à prix cassé, mis en vente avant l’échéance de juillet 2026. Un marché de l’occasion à surveiller de près.
✅ Conclusion : pragmatisme néerlandais ou futur modèle européen ?
En adoptant une stratégie de régulation plutôt que d’interdiction, les Pays-Bas montrent une voie médiane intéressante. Une trottinette immatriculée et assurée peut devenir un véritable acteur de la mobilité urbaine, légitime et encadré.
Pour les Français, cette expérience étrangère constitue un laboratoire grandeur nature. Si elle contribue à réduire le désordre urbain et clarifier les responsabilités, la mise en place d’une plaque pourrait devenir une évolution logique, surtout si elle permet de circuler à 32 km/h sur certaines voies.
Et vous, êtes-vous prêt à voir débarquer des plaques d’immatriculation sur les trottinettes électriques en France ? Donnez-nous votre avis dans les commentaires !